Commémoration de l’appel du 18 juin 1940

La commémoration du 75e anniversaire de l’appel lancé le18 juin 1940 par le général de Gaulle s’est tenue le jeudi 18 juin, à 18h, square Alfasser, devant le mémorial des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (ASSDN).

Commémoration du 18 juin 1940

En présence des élus, des représentants des associations patriotiques, du capitaine Roger Vighetto, chef du centre de secours de Saint-Tropez, de l’adjudant-chef Didier Aleins, de la gendarmerie de Saint-Tropez, le maire, Roland Bruno a déposé une gerbe accompagné du commandant Grégory Moura, de la compagnie de gendarmerie Saint-Tropez-Gassin. Puis, le maire a lu le message du secrétaire d’Etat Jean-Marc Todeschini avant de passer la parole à Georges Franco, président de l’association des anciens combattants pour une lecture de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle.

18 juin 2015 B


Texte de M. TODESCHINI, secrétaire d'État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire

Journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle
à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi

Message de Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la Mémoire

Jeudi 18 juin 2015

Le 18 juin 1940, depuis Londres, le général de Gaulle appelait les Français à refuser la défaite et à poursuivre la guerre par tous les moyens disponibles, partout dans le monde. Refusant l’abaissement de la France, il déclarait : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

En cette journée nationale qui marque le 75e anniversaire de l’appel historique du 18 juin 1940 et le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous rendons hommage au chef de la France Libre et à tous ceux qui l’ont rejoint pour défendre une certaine idée de la France et de la Liberté.

La Nation française rend hommage à ce précurseur, illustre visionnaire, que fut le général de Gaulle.

Précurseur par les conceptions de stratégie militaire liées à l’emploi des blindés qu’il développa largement entre les deux guerres mondiales, qui lui valurent d’être nommé le 11 mai 1940 à la tête de la 4e division cuirassée de réserve ; puis d’être appelé le 6 juin suivant, au poste ministériel de sous-secrétaire d’état à la guerre et à la défense nationale.

Illustre lorsqu’il appela les Français à poursuivre la lutte, créant la France Libre puis la France combattante et unissant ainsi autour de lui tous ceux, en France métropolitaine comme hors de l’hexagone, qui voulaient rendre à la France sa Liberté.

Visionnaire enfin en permettant à la France, après cinq années d’occupation et de combats, de siéger à la table des vainqueurs, retrouvant ainsi sa place pleine et entière dans le concert des nations.

La Nation française ne peut commémorer ce 18 juin sans rendre hommage également à toutes celles et tous ceux qui, refusant la facilité et l’avilissement, répondirent à l’appel et prirent les armes contre l’ennemi, qu’ils aient choisi de servir au sein des Forces Françaises Libres ou qu’ils aient préféré s’engager dans la voie de la Résistance.

Les Français Libres venant de France, d’Afrique et d’ailleurs, légionnaires, tirailleurs, marsouins, marins et aviateurs, constituèrent une admirable cohorte de volontaires ayant en commun la croix de Lorraine.

Les Résistants de l’intérieur, de toutes convictions, de toutes conditions, choisirent de mener le combat sur le territoire national au sein des réseaux, des mouvements et des maquis.

Toutes ces femmes et tous ces hommes ont honoré la promesse du général de Gaulle. Celle du 18 juin 1940 de ne jamais éteindre la flamme de la Résistance. C’est à la lueur de cette flamme que nous devons, 75 ans après, continuer d’écrire l’histoire de notre pays, celle d’un pays libre et fraternel, celle d’une Nation profondément attachée à ses valeurs républicaines.

Texte de l'Appel du 18 juin 1940

L’appel du général de Gaulle

prononcé sur les ondes de la B.B.C., le 18 juin 1940, vers 20h.

“Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.”

affiche-appel-18-juin-1940(affiche ayant suivi l’appel du 18 juin 1940)