Commémoration du 101ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918

La commémoration de l’anniversaire de l’Armistice a toujours une saveur particulière à Ramatuelle, le village ayant depuis longtemps pris pour tradition de rendre un hommage appuyé à ses enfants tombés pour la France lors de la Grande guerre. Lundi matin, le maire, Roland Bruno, le conseil municipal, les représentants des associations patriotiques d’anciens combattants et les autorités locales étaient fidèles au rendez-vous mais aussi les représentants de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de Toulon et ceux du Sémaphore de Camarat, les enfants de l’école Gérard-Philipe et leurs enseignants. Tous se sont rassemblés autour d’un premier dépôt de gerbes au pied du Mémorial des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale, à l’entrée du village. Le cortège s’est ensuite dirigé vers le cimetière rendre hommage aux 22  jeunes soldats « Morts pour la France » et dont les noms sont inscrits sur le monument érigé en 1922, suite à un appel aux dons lancé par le conseil municipal de l’époque, dès décembre 1918. C’est cette douloureuse période d’après-guerre qu’a choisi de relater dans son allocution Roland Bruno (voir ci-dessous), secondé dans l’exercice par Bruno Caïetti, à travers le récit de la difficile mission qui incombait au premier magistrat de l’époque, Polycarpe Benet, d’à la fois panser les plaies d’une « classe paysanne qui a payé largement son tribut de sang à la patrie », de la défendre et de reconstruire l’âme d’un village déjà classé « pittoresque, artistique et historique ».


Reportage photos

  

Allocution de M. Roland BRUNO, maire de Ramatuelle

Commémoration du 101ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre

lundi 11 novembre 2019, 11h30, école Gérard-Philipe

Allocution de Monsieur Roland Bruno,

Maire de Ramatuelle

 

Monsieur le capitaine de frégate, Bruno Lacroix, représentant le commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de la Méditerranée Pierre Rialland,

Monsieur le lieutenant Jean-Pierre Bianchi, chef du centre d’incendie et de secours de Saint-Tropez,

Monsieur le major Raphaël Robinet, représentant le commandant de la Compagnie de Gendarmerie  de Saint-Tropez, Jean-Baptiste Lecaillon,

Mesdames et Messieurs les représentants du Sémaphore de Camarat,

Monsieur le Président de l’association des anciens combattants et victimes de guerre Georges Franco,

Monsieur le Président de l’association des anciens marins et marins anciens combattants, François Romano,

Madame la Présidente du Souvenir français, correspondante défense du conseil municipal, Odile Truc,

Mesdames et Messieurs les marins de l’Escadrille,

Monsieur le Premier adjoint honoraire, Fernand Vié,

Père Frédéric Forel vicaire général du diocèse de Fréjus-Toulon de sa présence parmi nous ce matin.

Mes chers collègues du Conseil municipal,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Comme chaque année, vous êtes venus pour célébrer le souvenir des soldats morts pour la France dans ce terrible conflit que fut la première guerre mondiale.

En 1914 elle mobilisa plus de trois millions de réservistes et de conscrits, soumis aux obligations militaires de l’âge de vingt ans jusqu’à quarante ans.

Plus de 8 400 000 soldats et marins français furent mobilisés sur la durée du conflit. Le bilan fut terrifiant : les pertes mondiales civiles et militaires sont évaluées à 20 millions d’hommes et de femmes.

1 400 000 soldats français et coloniaux sont ainsi morts au combat sans compter les disparus et les survivants invalides, mutilés, amputés, trépanés, gueules cassées.

En novembre 2018, nous avons clôturé un cycle de cinq années de commémoration du centenaire la première guerre mondiale et nous avons célébré le 100ème anniversaire de l’Armistice, signé dans la clairière de Rethondes en forêt de Compiègne, le matin du 11 novembre 1918 par le maréchal Foch, commandant en chef des forces alliées avec les représentants de Berlin.

A Ramatuelle comme ailleurs, la grande guerre est ancrée dans la mémoire des générations successives et cette histoire vécue il y a plus d’un siècle semble pourtant très proche. Comme partout en France, Ramatuelle se remettra difficilement de l’épreuve.

Entre août 1914 et septembre 1918, vingt-deux jeunes Ramatuellois sont « tombés à l’ennemi », « mort à l’hôpital des suites de leurs blessures » ou pire encore pour les familles : portés « disparus » sur le champ de bataille.

Ils ont laissé derrière eux des parents, des veuves inconsolables et parfois, des orphelins à l’avenir incertain. Neuf enfants du village seront déclarés pupilles de la Nation suite à ce conflit.

Les petites histoires de la grande histoire sont souvent plus parlantes. C’est pourquoi entre 2014 et 2018  nous avons rendu hommage à chacun des jeunes soldats dont le nom figure sur le monument aux morts,  les rappelant un à un à notre souvenir à travers le récit de leurs destins brisés.

A cette liste se sont ajoutés les noms de deux soldats britanniques, Marsland et Walker, rejetés par la mer le 4 mai 1917 dont les tombes se trouvent dans le cimetière de notre village. Leur paquebot vapeur Transylvania, réquisitionné pour transporter des troupes britanniques vers l’Egypte, avait été coulé par un U-boat ennemi au large de l’Italie.

La grande majorité des conscrits et réservistes Ramatuellois étaient de simples chasseurs Alpins, dont le niveau d’étude ne dépassait pas celui de l’école primaire. La plupart était rattachée au valeureux XVème corps d’armée qui rassemblait les soldats Provençaux et Corses. Dès le mois d’août 1914 plusieurs bataillons du XVème corps furent pratiquement anéantis dans une des batailles les plus sanglantes de la guerre du fait d’une erreur de stratégie. Les soldats du Sud furent injustement accusés d’avoir reculé devant l’ennemi à Dieuze en Lorraine annexée.

Nous savons aujourd’hui que les survivants eurent en plus à souffrir d’une infâme calomnie de la part des représentants du pouvoir les accusant de lâcheté.

Comme l’ont fait de nombreuses communes du Var, en novembre 2014, notre conseil municipal a « réhabilité la mémoire de ces soldats » en dénommant l’esplanade qui se trouve dans le prolongement de la cour de l’école,  du nom de ce 15ème Corps d’Armée.

Cette année nous nous sommes intéressés au rôle du Conseil municipal de l’époque et à son maire Polycarpe Benet.

Dès le 1er décembre 1918 les élus présents votent un appel à la souscription publique pour payer les frais occasionnés par l’érection d’un monument commémoratif.  « Les générations futures conserveront ainsi précieusement le souvenir de ces héros, qui ont sauvé, au prix de leur sang, la liberté du monde », avait écrit le maire.

En février 1920 la préfecture presse la commune de rassembler les fonds mais il lui faudra le temps de valider la liste des « morts pour la France » et de rapatrier les restes de cinq de ces soldats.

Entre 1921 et 1922, quatre familles font une demande à la commune qui attribue et prend en charge des sépultures « particulière et perpétuelle » à Armand et Théophile Bonnet, Placide Brun, Victor Marquesy et Désiré Mouret.  En effet, seuls les transports de  restes de ces pauvres soldats sont aux frais de l’Etat.

Plus de 5 000 francs seront rassemblés pour permettre la création et l’entretien d’un monument aux morts. Un premier acompte de 1 000 francs fut versé au sculpteur Monsieur Boulanger en 1921, qui sera payé du solde de 1 000 francs, une fois son travail effectué, en juillet 1922.

En 1914 notre commune comptait un peu moins de 800 habitants. Nos recherches n’ont malheureusement pas encore mis à jour combien de Ramatuellois conscrits ou réservistes furent concernés par le décret de mobilisation le 2 août 1914. Peut-être une centaine.

23 jeunes soldats sont morts et identifiés mais nous savons que, comme partout en France, ceux qui ont échappé à l’enfer sont rentrés marqués à vie par l’inimaginable barbarie dont ils ont été les témoins et les victimes.

Le 17 novembre 1918, le maire Polycarpe Benet et son conseil municipal adressent,  je cite : « au grand patriote Clemenceau, président du conseil, ministre de la guerre et sénateur du Var, l’hommage de sa profonde admiration et de son éternelles reconnaissance pour l’énergie avec laquelle il a fait la guerre et sa foi constante en la victoire finale et décide que la principale avenue de village portera le nom avenue Georges-Clemenceau ».

Bénéficiant d’une immense popularité Clémenceau représentera la France aux conférences de paix qui suivent la première guerre mondiale.

Les dernières élections municipales avant le conflit avaient eu lieu en 1912 et la mobilisation des hommes les plus jeunes a provoqué un vide important au conseil municipal.

Les absents s’appellent Auguste Tollon, Leopold Giraud, Jules  Giraud et Henri Olivier et Desiré Mouret.  L’hommage à Clémenceau est à la mesure du soulagement éprouvé par les cinq élus présents.

Au conseil municipal de février 1919, démobilisés, ils siègent à nouveau.

Tous sauf un : le conseiller municipal et sergent Désiré Mouret manque à l’appel.

Blessé par un éclat d’obus Désiré Mouret décèdera à 34 ans le 29 mai 1918 à 10h, 15 minutes après son arrivée à l’hôpital de Roesbugge – Haringhe en Flandre Belge inoccupée.  Il combattait âprement dans la cuvette marécageuse de l’étang de Dickebusch, à quelques kilomètres d’Ypres. 

Il avait eu un parcours militaire exemplaire. Incorporé à 20 ans en 1905.  Il est confirmé réserviste le 1er octobre 1908. C’est l’année où le jeune cultivateur blond aux yeux très bleus épouse la Tropézienne Mélanie Brémond. Ils ont 24 ans tous les deux et leurs parents sont propriétaires.

Il est élu en 1912 sur la liste de Polycarpe Benet. Après la mobilisation il fera la totalité de la campagne d’Allemagne du 4 août 1914 au 29 mai 1918. Il bénéficie d’au moins une permission et retourne au front.   Lorsqu’en 1917 naît son fils Gustave,  il est absent à nouveau pour cause de mobilisation. L’histoire ne dit pas si Désiré a pu rentrer pour le voir. L’enfant décèdera 8 mois après sa naissance.

La jeune veuve qui avait déjà perdu son frère Gustave Brémond, disparu en mer en 1916 et dont le nom figure également sur le monument aux morts, refera sa vie quelques années plus tard avec un Giraud et vivra jusqu’à 90 ans.

La famille de Désiré a démarché pour rapatrier ses restes depuis     la Belgique et sa veuve a fait écrire sur une plaque en marbre posée sur le monument aux morts, une citation signée du lieutenant-colonel Beauser, en charge du  47ème bataillon :   « Au cours de l’attaque du 28 mai 1918,  son chef de section ayant été blessé,  a pris le commandement de la section qu’il a très bien assuré  – Bon gradé, brave, très belle conduite au feu ». 

Avec un portrait. Ainsi nous pouvons mettre un visage sur ce destin-là.

Une année après l’armistice, le 10 décembre 1919,  c’est un nouveau conseil municipal s’installe. Charles Laure est proclamé maire, Auguste Tollon demeure premier adjoint.

Un hommage de satisfaction et des félicitations sont exprimées à Polycarpe Benet,  maire sortant pour je cite « sa bonne administration et le zèle qu’il  déployé pendant la pénible période que nous avons traversée et qui malheureusement dure encore. Grace à ses capacités et à son infatigable dévouement la population de Ramatuelle, quoique isolée, a toujours été ravitaillée aussi bien que les circonstances l’ont permise. Le conseil ne regrette qu’une chose : qu’il n’ait pas voulu accepter le renouvellement de son mandat ».

Outre de voir partir au front la jeunesse de sa commune et de devoir annoncer aux familles les pires nouvelles, les comptes rendus des conseils municipaux de l’époque révèlent que sa charge fut très lourde et qu’il aura tout fait pour prémunir la population en souffrance contre les injustices, le zèle administratif inopportun de la préfecture ou du receveur des impôts de Saint-Tropez à l’encontre de Ramatuelle, commune rurale sans cesse déconsidérée.  

Comme partout en France, dès septembre 1914, les récoltes de raisin sont réquisitionnées pour le ravitaillement en vin des armées. Le pain est rationné.  Peu à peu  la vie s’arrête, les naissances chutent, très peu de mariages sont célébrés… Aux champs, la main d’œuvre manque. Les vieux, les femmes et les enfants ont remplacé les hommes mobilisés.

Les préfectures débordées, sont en charge de l’approvisionnement de l’armée, du ravitaillement et de la sécurité des populations, …

Cinq ans durant le maire fera régulièrement la triste constatation que Ramatuelle est toujours moins bien servie que les communes alentour.  D’abord en qualité de farine puis en quantité sucre. Il devra toujours faire entendre sa voix auprès du préfet.

Il protestera également contre la concurrence déloyale de l’huile d’olive provenant de Tunisie faisant chuter les cours. Il fera voter des crédits supplémentaires pour venir en aide aux femmes et  aux enfants qui se tournent vers le bureau de bienfaisance durant la mobilisation du chef de famille.

Le bureau de bienfaisance fournit assistance médicale aux indigents, aux femmes en couches, aux personnes dénuées de ressources et leur alloue une quantité quotidienne de pain. Le maire signe des accords de gré à gré avec les boulangers réticents.

Début 1918, Ramatuelle est sous-fournie en farine. Le pain se fait rare. Saint-Tropez interdit aux Ramatuellois l’accès à leurs boulangeries. Polycarpe Benet laisse alors éclater sa colère et dénonce « l’inégalité choquante que provoque le système qui consiste à imposer les mêmes restrictions aux populations rurales qu’aux populations urbaines. »

Il écrit : «Monsieur le Préfet, Le conseil considère que dans une démocratie tous les citoyens ont les mêmes devoirs, qu’ils ont partout les mêmes droits, que la classe paysanne paye largement son tribut de sang à la patrie ».

Grace à la pertinence de ses propos, il  obtiendra gain de cause.

Après l’armistice, il continue son combat et, en décembre 1918, fait voter des crédits supplémentaires « pour venir en aide aux familles des démobilisés qui ont été les plus éprouvées par la guerre et qui en même temps sont les plus nécessiteuses ».

En octobre 1919 une circulaire préfectorale exige de la commune de Ramatuelle qu’elle fournisse un projet d’embellissement du village  car je cite « elle présente un caractère pittoresque, artistique et historique ».

Le maire répond qu’il laissera ça à ses successeurs, que Ramatuelle à autre chose à faire avec son budget que de le dépenser en embellissement et doit commencer par refaire ses chemins vicinaux car l’état des routes est catastrophique.

S’ajoute à tout cela une pénurie d’eau.

Son mandat touche à sa fin.  Il ne se présentera pas aux élections municipales de 1919. Il sera cependant élu conseiller général du canton de Saint-Tropez et se rendra utile auprès du Bureau de Bienfaisance.

André Giordana est le dernier nom de la liste des « morts pour la France » gravé –  sur le marbre du monument aux morts. Contrairement à tous les autres, son livret militaire demeure introuvable. Nous savons par ailleurs qu’il appartenait au 2ème régiment de Zouaves. Le parcours de guerre du 2ème régiment de Zouaves passe par les batailles de la Marne en 1914, de Champagne en 1915, de Verdun et Douaumont en 1917 et de Picardie en 1918. 

Dès le début de la guerre sa femme  Marie Fulchieri et ses trois enfants en bas âge sont soutenus par le bureau de bienfaisance.

André Giordana est démobilisé fin 2018. Dans la boue des tranchées il a contracté une tuberculose pulmonaire. Il est déclaré invalide à 100% et apparaît avec toute sa famille sur la liste du bureau de bienfaisance pour bénéficier de l’Assistance médicale et d’un kilo et demi de pain par jour.  

 C’est l’écriture de Polycarpe Benet qui figure sur la lettre signée par André Giordana demandant pour ses enfants « le titre de pupille de la Nation » en tant qu’ ex soldat au 2ème de zouaves, réformé numéro 1 pour tuberculose pulmonaire contractée aux armées avec pension d’invalidité de cent pour cent. Le tribunal de Toulon statue le 3 juin 1920  : « qu’au vu des lois et décret des 27 juillet et 15 novembre 1917 les mineures Adrienne, Pierrine et Léon sont « adoptés par l’Etat ».

André Giordana décède chez lui, rue du Centre, le lendemain, à l’âge de 40 ans.

Entre le 2 août 1914 et le 31 octobre 1917, 81 500 militaires tuberculeux ayant contracté la maladie en service commandé auraient été  « réformés n° 1 ».

Ainsi fini la très triste vie d’André Giordana, né à Valdieri dans le Piémont en 1880. Arrivé à Ramatuelle en 1882 avec ses parents et ses aînées durant la période la plus noire de l’économie italienne.

Intégrée sous le nom de Jourdan, Giordan ou Giordana selon les registres, la famille de journaliers s’établit durablement au village. On retrouve André à vingt et un an recensé domestique chez le boucher voisin. Il fait son service militaire supposément dans un régiment de zouaves, peut-être en Afrique du Nord. Il épouse une Maria Fulchieri en 1906. Elle aussi est née à Valdieri en Italie de parents italiens. En 1907, Polycarpe Benet embauchera pour un an André Giordana au poste de garde champêtre. Il remplit les conditions pour ce poste puisqu’il a fait son service militaire en France. Ce qui laisse à penser qu’il sera mobilisé dès 1914. Laissant Maria seule avec trois enfants en bas âge.

Quant à Polycarpe Benet, il mourra brutalement à l’âge de 51 ans,  en novembre 1922. Il venait d’épouser Emilie Amiel, une jeune femme de 36 ans…

Puisqu’il a récemment été question de l’immigration italienne à travers le travail de recherche d’Elena Bosco,  je voudrais souligner que sur les 23 soldats dont les noms sont inscrits au monument aux morts,  9  sont soit nés en Italie, soit de parents italiens arrivés au village à partir de 1880 : il s’agit d’Antoine Lanssa, Louis-Fortuné Bonnissone, Michel Bertolotto, Louis Gandolfo, Alphonse Aureli, Maurice Desderi, Louis Magneto, Joseph Briffa et André Giordana qui était le plus âgé.

Les destins individuels n’échappent donc ni aux catastrophes économiques, ni aux catastrophes historiques comme le démontre le trait d’union que nous avons tenté d’établir entre un phénomène mondial,  national et les conséquences locales.

Je le dis chaque année, l’histoire nous apprend que la paix est sans cesse remise en question, par la folie des hommes.   La cérémonie du 11 novembre nous permet aussi de penser à ceux qui ont combattu dans les conflits qui ont suivi la Grande Guerre.

Car vingt ans après tout a recommencé.

D’autres enfants de Ramatuelle ont perdu leur vie au cours de la 2ème guerre mondiale et durant la guerre d’Algérie et leurs noms figurent également sur le Monument aux Morts.

Le mémorial National des Services Spéciaux de la Défense Nationale nous a également rappelé ce matin le sacrifice des soldats de l’ombre. Je remercie Alain Bonnaure représentant de l’ASSDN,

Je salue  Fernand Vié, premier adjoint honoraire  qui vient de fêter ses 95 ans, et le remercie une fois encore, pour son engagement au service de la France et des Ramatuellois, que ce soit à travers la Résistance et la Brigade des Maures ou au sein du Conseil municipal durant 36 ans. Merci Fernand.

Je tiens à remercier le capitaine de frégate, Bruno Lacroix, représentant le commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque et les marins qui l’accompagnent aujourd’hui, l’Enseigne de Vaisseau, Monica Botelho et le premier maître Marc-Rodolphe Roy-Lareinty, président des officiers mariniers de l’ESNA ainsi que Karidiatou Diallo. Votre présence ce matin avec le piquet d’honneur,  nous honore et nous signifie l’importance que vous continuez à accorder aux liens qui unissent la commune depuis plusieurs années déjà à l’escadrille des sous-marins nucléaire d’attaque à travers la Promesse solennelle d’amitié.

C’est l’occasion, pour nous, de rendre hommage, plus largement, à tous ces combattants qui actuellement encore, portent très haut, partout et à chaque instant les couleurs et les valeurs de notre pays.

Je remercie également Jean-Pierre Bianchi, chef du centre d’incendie et de secours de St-Tropez, présent à chacune de nos cérémonies de même que le Major Raphaël Robinet, fidèle représentant de la Gendarmerie Nationale.

Je salue nos anciens combattants, derrière leur président, Georges Franco, les anciens marins, marins anciens combattants, autour de François Romano, le Souvenir français, avec Odile Truc, ainsi que les porte-drapeaux.

La persistance du devoir de mémoire, très présente dans notre commune, nous permet de ne pas oublier tous ceux qui ont permis à notre pays de triompher au nom de la liberté.  Et je pense que les enfants de notre village y sont particulièrement sensibles en grandissant car des générations d’élèves ont prononcé à leur tour « mort pour la France » à l’appel du nom des sacrifiés auxquels nous avons rendu hommage aujourd’hui.

J’espère que les recherches qui ont complété mon discours ce matin les aideront à mieux comprendre cette sombre période de notre histoire. Je tiens à remercier Françoise Balet qui, grâce à ses recherches, a permis de retracer le parcours des valeureux combattants Ramatuellois.

Il faudra toujours veiller à trouver un sens particulier à nos cérémonies pour continuer à les y intéresser et l’implication des enseignants et des parents est en cela très importante. Je les remercie et particulièrement Karine Mouret ce matin, en l’absence du directeur Jonathan Lerda.

Aujourd’hui d’autres combats sont à mener sur notre planète, sous d’autres formes, pour que nos valeurs, celles de liberté, d’égalité, de fraternité, rayonnent dans le monde.

Pour que, surtout, les luttes de nos aînés et leur jeunesse sacrifiée n’aient pas été vaines et que le souvenir du sacrifice des combattants de la grande guerre renforce notre détermination à œuvrer inlassablement pour la paix.

Vive Ramatuelle, vive la République, vive la France !

Je vous remercie.