Commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918

Après la messe, le défilé au son des cloches de l’église à 11h, le dépôt de gerbes au pied du mémorial des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale, le cortège s’est rassemblé face au monument aux morts, érigé en 1922, après qu’une souscription publique ait été lancée dès décembre 1918, par le conseil municipal de l’époque, afin que « les générations futures conservent précieusement le souvenir de ces héros qui ont sauvé, au prix de leur sang, la liberté du monde ». A l’instar du maire, des élus, du commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaques, des représentants des association patriotiques, les enfants de l’école Gérard-Philipe se sont recueillis devant la liste des 24 jeunes soldats du village, « morts pour la France » entre 1914 et 1918, dans les batailles les plus emblématiques et les plus sanglantes de l’histoire de cette guerre. Après la cérémonie, le maire a prononcé une allocution (voir ci-dessous) rappelant le parcours de ces soldats et s’attardant sur les trois « morts à l’ennemi » en 1918 : Désiré Mouret, Marius Viou et Louis Magnetto.


Reportage photos

Les enfants de l’école Gérard-Philipe, accompagnés par leur directeur Jonathan Lerda, les enseignants et les parents, défilent en tête du cortège ouvert par le piquet d’honneur des marins de l’Escadrille des Sous Marins Nucléaires d’Attaque et se dirigent vers le mémorial des Services Spéciaux de la Défense National  où ont eu lieu les premiers dépôts de gerbes. Le maire, Roland Bruno, a déposé une gerbe au nom de la commune.Fernand Vié, premier adjoint honoraire, a déposé une gerbe au nom du Colonel Henri Debrun, président national de l’AASSDN (l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale). Le capitaine de vaisseau, Cyril de Jaurias, commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de la Méditerranée, a déposé une gerbe.

Patricia Amiel, première adjointe, a déposé une gerbe au pied du monument aux morts, au nom de la commune et en compagnie de deux écoliers.

Allocution du maire prononcée le 11 novembre 2018

Commémoration du 100ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre

dimanche 11 novembre 2018, 11h30, école Gérard-Philipe

Allocution de Monsieur Roland Bruno,

Maire de Ramatuelle

 

Merci à tous de votre présence,

Monsieur le capitaine de vaisseau, Cyril de Jaurias, commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de la Méditerranée,

Monsieur le lieutenant Jean-Pierre Bianchi, chef du centre d’incendie et de secours de Saint-Tropez,

Monsieur l’adjudant-chef Stéphane Cornu, représentant le commandant de la Compagnie de Gendarmerie   de Saint-Tropez, Jean Baptiste Lécaillon,

Monsieur Alain Bonnaure, qui représente le Colonel Henri Debrun, président de l’Amicale des Services Secrets de la Défense Nationale,

Monsieur le Président de l’association des anciens combattants et victimes de guerre Georges Franco,

Monsieur le Président de l’association des anciens marins et marins anciens combattants, François Romano,

Madame la Présidente du Souvenir français, correspondante défense du conseil municipal, Odile Truc,

Monsieur Fernand Vié,

Mes chers collègues du Conseil municipal,

Monsieur le Premier adjoint honoraire, Fernand Vié,

Mesdames et  Messieurs les marins de l’Escadrille,

Monsieur  le curé Kleverton Silva Bezerra,

Monsieur Jonathan Lerda,  directeur de l’école Gérard-Philipe,

 

 

Chers amis anciens combattants,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Comme chaque année, vous êtes venus pour célébrer le souvenir des soldats morts pour la France dans ce terrible conflit que fut la première guerre mondiale.

En ce 11 novembre 2018, nous clôturons un cycle de cinq années de commémoration de la première guerre mondiale en célébrant aujourd’hui, comme partout en France, le 100ème anniversaire de l’Armistice, signé dans la clairière de Rethondes en forêt de Compiègne, le matin du 11 novembre 1918.

Le maréchal Ferdinand Foch, commandant en chef des forces alliées,  accueille  les représentants de Berlin à bord de son wagon stationné en forêt de Compiègne, pour mettre un terme à l’ affrontement qui opposait, depuis août 1914,  l’Allemagne et ses alliés aux Français et à leurs alliés – Anglais, Belges, Empire Russe d’abord, puis Italiens, Américains, Australiens, Canadiens, Serbes, Portugais, Tchèques, Néo-Zélandais…

A 11heures les hostilités sont suspendues.

Le père Jirus, notre nouveau curé, a eu la gentillesse d’accepter de faire sonner les cloches de l’église à 11h, comme ce fut le cas le 11 novembre 1918, dans toute la France pour annoncer la nouvelle et faire oublier le terrible tocsin du 4 août 2014,  qui avait appelé à la mobilisation plus de trois millions de réservistes et de conscrits, soumis aux obligations militaires de l’âge de vingt ans jusqu’à quarante ans.

Pour marquer ce moment historique, j’ai souhaité la présence de nombreux membres du conseil municipal et je vous remercie, chers collègues, d’être là aujourd’hui…

Le bilan de la première guerre mondiale fut terrifiant :   les pertes civiles et militaires s’élèveraient à 20 millions de morts.
1 400 000 soldats français et coloniaux sont morts au combat sans compter les disparus, les invalides, mutilés, amputés, trépanés, gueules cassées.

L’infanterie fut la plus exposée : un officier sur trois fut tué, un homme de troupe sur quatre.
Entre août 1914 et septembre 1918, vingt-quatre jeunes Ramatuellois sont officiellement morts au combat ou des suites de leurs blessures.

Dès le 1er décembre 1918 le conseil municipal décide « d’entourer d’une vénération particulière le culte des enfants de la commune « morts pour la Patrie » ». Il vote un  appel à la souscription publique pour payer les frais occasionnés par l’érection d’un monument commémoratif.

« Les générations futures conserveront ainsi précieusement le souvenir de ces héros, qui ont sauvé, au prix de leur sang, la liberté du monde », avait déclaré le maire de l’époque Polycarpe Benet. Elu en 1912, il est resté maire jusqu’en 1920. Et c’est en grande partie grâce à sa rigueur que l’histoire de la commune à cette période est si précise.

Les noms de nombreux élus et administrés figurent parmi les donateurs ainsi que  les veuves  de Désiré Mouret, Armand Bonnet,  Antoine Lanssa, et les parents Cocorel, Marquesy, Giraud, Bremond, Aureli, Viou…. Plus de 5 000 francs seront rassemblés pour permettre la création et l’entretien du monument. Un premier acompte de 1 000 francs fut versé au sculpteur Monsieur Boulanger en 1921, qui sera payé du solde de 1 000 francs, une fois son travail effectué,  en  juillet 1922.

En 1914, notre commune comptait un peu moins de 800 habitants.  Depuis le début de la commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, afin de mieux les rappeler à notre souvenir, nous mettons chaque année en avant le parcours de ces jeunes concitoyens,  morts pour la France.

Les petites histoires de la grande histoire sont souvent plus parlantes… et facilitent la prise de conscience.

Les catastrophes historiques ne sont pas des phénomènes naturels. Elles sont produites par des décisions et les comportements de gouvernants qui, aujourd’hui encore, choquent par leur arrogance, leur mépris de l’intérêt général.

Les destins individuels n’échappent pas aux catastrophes historiques, or notre rôle d’élus locaux, d’élus d’une commune est de tenter parfois d’établir le trait d’union entre le phénomène mondial,  national et les conséquences locales.

Pour la période d’Août 1914 à décembre 1917, nous avons rappelé le destin brisé de vingt jeunes garçons du pays, pour la plupart, simples chasseurs Alpins, dont le niveau d’étude ne dépassait pas celui de l’école primaire. La majorité de ces disparus était rattachée au valeureux XVème corps d’armée qui rassemblait les soldats Provençaux et Corses, massacré en 1914 du fait d’une erreur imputable au commandement.

L’an dernier nous avons également rendu hommage aux deux soldats Britanniques dont les corps ont été rejetés par la mer et retrouvés par des habitants du village, en mai  1917.  Leur paquebot vapeur Transylvania,  réquisitionné pour transporter des troupes britanniques vers l’Egypte, avait été coulé par un U-boat ennemi au large de l’Italie.

Nos recherches ont montré que les disparitions de ces soldats sont à chaque fois rattachées aux champs de batailles historiques les plus durs et les plus meurtriers.

Dès 1914 : celui de Dieuze en Lorraine annexée où, dès le 20 août 1914, 10 000 hommes piégés par l’ennemi seront écrasés par un déluge de feu qui emportera nos plus jeunes conscrits rattachés aux troupes du 15ème corps.  Ils seront injustement accusés d’avoir reculé devant l’ennemi et traités de lâches par l’Etat-major, alors que tout au contraire, l’histoire a bien du ensuite saluer leur héroïque résistance, qui sauva  une partie de l’Armée.

Armand Bonnet, Marius Laugier, puis Antoine Lanssa, Robert Cocorel, Théophile Bonnet, Louis Bonissonne, Edouard Brun, Victor Marquezy périrent la première année dans les quatre premiers mois de la guerre avant que ne s’installent les tranchées et la guerre d’usure.

En Novembre 2014 notre conseil municipal décide de dénommer l’esplanade qui se trouve dans le prolongement de la cour de l’école du nom de ce 15ème corps d’armée pour rendre justice à ces jeunes soldats.

Suite à l’épisode de Dieuze,  et aux calomnies infâmes propagées contre les combattants du Sud, les soldats Provençaux seront systématiquement  envoyés en première ligne des combats les plus difficiles. Nous l’avons vérifié avec les nôtres.

En 1915 le 7ème bataillon de chasseurs alpins basé à Draguignan, (qui deviendra le 47ème en 1916),  participe aux féroces combats d’HartmannsWillerKopf en Alsace. Henri Marquès, Antonin Giraud, Michel Bertolotto sont des tirailleurs agiles, placés en avant de l’infanterie… ils seront fauchés par les mitrailleuses allemandes dans « la montagne de la mort ».

En 1916 le jeune Gustave Brémond disparait en mer avec le croiseur Provence II torpillé  au large de la Grèce par un sous-marin allemand.

Sur le front occidental les Provençaux continuent à mourir : Julien Bovas, 20 ans, est porté  disparu dans la Meuse avec le 111ème régiment de soldats du midi, totalement anéanti au Nord-Ouest de Verdun. Ces soldats seront encore une fois accusés de lâcheté et de mauvais esprit. Louis Gandolfo sera tué  à l’ennemi devant Douaumont. Puis ce sera la terrible bataille de la Somme qui fit, toutes nationalités confondues plus d’un million de morts, blessés et disparus : Alphonse Auréli est inhumé sur place dans la tranchée de Brody.  Maurice Desderi, 22 ans est tué à l’ennemi au bois Saint Pierre Vast. Placide Brun suivra son frère Edouard, mort en 1914 et sera tué à l’ennemi dans la tranchée de Belloy en Santerre. Inhumé sur place….

L’année dernière, nous rappelions que l’offensive Nivelle et le Chemin des Dames en 1917, furent des échecs sanglants où périrent en avril des dizaines de milliers d’hommes avant les mutineries.  Nous y retrouvions la trace de Joseph Briffa, soldat infirmier qui suivait les bataillons du 15ème Corps. Il est mortellement blessé à Craonne.

Nous arrivons en 1918.

Depuis la fin du mois de juillet, les offensives décidées par le Maréchal Foch obligent l’ennemi, malgré de grands efforts de résistance, à battre en retraite et à abandonner le terrain conquis depuis le début de la guerre. C’est à cette période que près de 450 000 soldats américains sont engagés.

À la fin de l’été, les Alliés ont déjà bien entamé leur campagne de reconquête.  En septembre, les troupes franco-britanniques continuent à percer vers le nord. Après la reprise totale de la Somme, il s’agit pour les Alliés de poursuivre les Allemands sur la ligne Hindenburg où ils se sont rabattus, pour donner l’attaque finale et les bouter hors de France et de Belgique.

À partir du 26 septembre, trois grandes batailles pour la France sont orchestrées par le maréchal Foch : l’attaque britannique aidée des Français   en direction de Cambrai et de Saint-Quentin par la ligne Hindenburg ; puis l’offensive anglo-franco-belge dans les Flandres pour reprendre la Belgique, et enfin la libération de la Lorraine et de la Champagne par les forces franco-américaines. La capitulation suivra.

Malheureusement, avant cette date Ramatuelle perdra encore trois de ses enfants.

Désiré Mouret sera blessé par un éclat d’obus, et décèdera à 34 ans le 29 mai 1918 à 10h, 15 minutes après son arrivée à l’hôpital de Roesbugge – Haringhe en Flandre Belge inoccupée. Il combattait âprement dans la cuvette marécageuse l’étang de Dickebusch,  à quelques kilomètres d’Ypres.

Désiré Mouret avait eu un parcours militaire exemplaire. Incorporé à 20 ans, le 10 aout 1905. Il commence chasseur 2ème classe. En 1907 il passe chasseur 1ère classe. Envoyé en disponibilité avec un certificat de bonne conduite, il est confirmé réserviste le 1er octobre 1908.

C’est l’année où le jeune cultivateur blond aux yeux très bleus épouse la Tropézienne Mélanie Brémond. Ils ont 24 ans tous les deux et leurs parents sont propriétaires. En 1910 Désiré rappelé pour des exercices puis de nouveau en 1912, dans le cadre du 7ème bataillon de chasseurs basé à la caserne de Draguignan.

Après la mobilisation du 4 aout 1914, il est nommé caporal puis sergent en 1915.

Il fera la totalité de la campagne d’Allemagne du 4 août 1914 au 29 mai 1918.

Son épouse Mélanie a fait écrire sur une plaque en marbre posée sur le monument aux morts, une citation signée du lieutenant-colonel Beauser,  en charge du 147ème bataillon :   « Au cours de l’attaque du 28 mai 1918,  son chef de section ayant été blessé,  a pris le commandement de la section qu’il a très bien assuré  – Bon gradé, brave, très belle conduite au feu ».

La jeune femme avait déjà perdu son frère Gustave, disparu en mer en 1916. Et lorsqu’en 1917 naît son fils, elle l’appelle Gustave.  L’enfant décède 8 mois plus tard alors que Désiré est retourné au front. L’histoire ne dit pas s’il a vu son fils avant de mourir. Quelques années plus tard, Mélanie refera sa vie, avec un Giraud et vivra jusqu’à 90 ans.

Darius Viou, né à Ste-Maxime, est également soldat du 47ème bataillon de chasseurs alpins. Ses parents Ferdinand Viou et Delphine Reibaud sont domicilés à Ramatuelle lorsqu’il  meurt des suites de ses blessures le 20 août 1918 à l’âge de 22 ans.  Il est tué à l’ennemi au Bois des Loges près de CrapeauMesnil, dans la Somme et son décès sera constaté par le lieutenant Daumas sur le témoignage de deux camarades.

Tout au long du conflit, le Bois des Loges est un endroit stratégique, maintes fois perdu et repris. Du mois d’avril au mois d’août 1918, le Bois des Loges est allemand. Il sert à camoufler l’artillerie. A partir du 16 août 1918 les alliés vont faire en sorte de le reprendre. Le terrain se gagne mètre par mètre car si l’ennemi manque de combattants, il ne manque pas munitions et ses mitrailleuses causent de nombreuses pertes côté français. La lutte durera 10 jours. Le 28 août, les Allemands abandonnent définitivement le secteur et battent en retraite.

Louis Magnetto, soldat de deuxième classe, est incorporé le 18 janvier 1918 au 8ème régiment d’infanterie, muté au 4ème régiment d’infanterie coloniale le 1er juin 1918, puis au 321ème régiment d’infanterie le 1er septembre 1918.  Il est tué à l’ennemi à 21 ans, le 24 septembre 1918.  Neuf mois après son incorporation et vingt jours avant l’arrêt des hostilités. Né à Cogolin, il était cultivateur à Ramatuelle où vivaient ses parents. Son degré d’instruction lui permettait de lire, écrire et signer de son nom.

Probablement trop grand pour être chasseur, puisqu’il mesurait 1,70, il avait les cheveux clairs et les yeux bleus foncés. Il est mort à l’Epine de  Dallon, dans l’Aisne, sur les bords de la Somme à 10 kilomètres à l’Ouest de St-Quentin en Picardie. Un lieu historique où se sont livrés des combats acharnés qui ont abouti à la délivrance de la ville. Inhumé au cimetière de Villers St-Christophe à quelques kilomètres de là, sa tombe porte le numéro 682…   Durant six semaines sans trève l’ennemi a tenté de rejeter les soldats français à l’Epine de Dallon.  Les attaques conjuguées des armées alliées ont fini par réduire la poche d’invasion germanique creusée de Saint Quentin à Mont-Didier.

Le jeune Louis était là, le dénouement était proche. Les Allemands allaient bientôt réclamer l’armistice. A 60 kilomètres de là : Rethondes et la forêt de Compiègne.

Je le dis chaque année, l’histoire nous apprend que la paix est sans cesse remise en question, par la folie des hommes.   La cérémonie du 11 novembre nous permet aussi de penser à ceux qui ont combattu dans  les conflits qui ont suivi la Grande Guerre.

D’autres enfants de Ramatuelle perdront leur vie au cours de la 2ème guerre mondiale et durant la guerre d’Algérie et leurs noms figurent également sur le Monument aux Morts.

Le mémorial National des Services Spéciaux de la Défense Nationale nous a également rappelé ce matin le sacrifice des soldats de l’ombre.

Le Colonel Henri Debun, président national de l’ASSDN, citoyen d’honneur de Ramatuelle avait prévu d’être parmi nous en ce 100ème anniversaire de l’Armistice mais son état de santé ne le lui permet pas et je regrette l’absence du Colonel Jean-Pierre Berthomieu, président départemental de l’ASSDN, fidèle à  nos manifestations. Tous nos vœux de rétablissement à son épouse Pascaline.

Je tiens à saluer ici Fernand Vié, premier adjoint honoraire et je le remercie, une fois encore,  pour son engagement au service de la France et des Ramatuellois, que ce soit à travers la Résistance et la Brigade des Maures ou au sein du Conseil municipal durant 36 ans. Merci Fernand.

Je tiens à remercier le capitaine de vaisseau, Cyril de Jaurias,  commandant de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque et les marins qui l’accompagnent aujourd’hui, l’Enseigne de Vaisseau, Mathilde Pallu et le premier maître Marc-Rodolphe Roy-Lareinty, président des officiers mariniers de l’ESNA.

Commandant, je vous remercie de nous signifier, par votre présence, l’importance que vous accordez aux liens qui unissent la commune depuis plusieurs années à l’escadrille des sous-marins nucléaire d’attaque dont les marins honorent avec assiduité notre engagement mutuel,  pris à travers la Promesse solennelle d’amitié.

C’est l’occasion, pour nous, de rendre hommage, à travers vous, à tous ces combattants qui actuellement encore, portent très haut, partout et à chaque instant les couleurs et les valeurs de notre pays.

Je remercie également Jean-Pierre Bianchi, chef du centre d’incendie et de secours de St-Tropez, présent à chacune de nos cérémonies, pour sa présence précieuse et efficace, lors de la mise en place du plan PolMar, les jours qui ont suivi la pollution de notre littoral.

Je salue nos anciens combattants, fidèles derrière leur président, Georges Franco, les anciens marins, marins anciens combattants, autour de François Romano, le Souvenir français, avec Odile Truc, ainsi que les porte-drapeaux.

Je tiens également à remercier le directeur de l’école Jonathan Lerda,  les enseignants et les parents concernés qui accompagnent les enfants afin qu’ils participent aux manifestations commémoratives.

Je remercie également Alexandre Faure, président de l’association Le Crayon qui organise ce soir un verre de l’amitié pour conclure l’exposition intitulée « Des crayons dans les tranchées ».

La persistance du devoir de mémoire, si présent et si sincère dans notre commune, nous permet de ne pas oublier tous ceux, connus ou moins connus, qui, par leur dévouement, ont permis à notre pays de triompher au nom de la liberté.

Et je pense que les enfants de notre village y sont particulièrement sensibles en grandissant car des générations d’élèves ont prononcé à leur tour « mort pour la France » à l’appel du nom des sacrifiés auxquels nous rendons hommage aujourd’hui.

Il faudra cependant toujours veiller à trouver un sens particulier à nos cérémonies pour continuer à les y intéresser et l’implication des enseignants et des parents est en cela très importante.

D’autres combats sont encore à mener sur notre planète, sous d’autres formes, pour que nos valeurs, celles de liberté, d’égalité, de fraternité, rayonnent dans le monde.

A cet égard, ayons une pensée pour nos frères d’armes africains, qu’ils soient au Sénégal ou en Afrique du Nord : des centaines de milliers d’entre eux ont combattu sous le drapeau français, en 14-18, ou dans l’armée d’Afrique du général de Lattre de Tassigny qui débarqua à Ramatuelle le 15 août 1944.

Gardons  toujours à l’esprit que le racisme et la xénophobie, fauteurs de haine et de guerre, déshonorent le drapeau français que des combattants de toutes origines ont illustré de leur courage et de leur dévouement !

Pour que, surtout, les luttes de nos aînés et leur jeunesse  sacrifiée  n’aient pas été vaines et que le souvenir du sacrifice des combattants de la grande guerre renforce notre détermination à œuvrer inlassablement pour la paix.

Vive Ramatuelle, vive la République, vive la France !

Je vous remercie.